





Le 14 mars en début de matinée, 50 participants se sont retrouvés autour du sujet de l’intelligence artificielle, et des échanges riches pour croiser les regards sur cette technologie qui suscite de nombreuses questions.
Le parti pris par Florence IMBERT, Responsable du Village by CA-CB a été gagnant : faire témoigner des entreprises sur l’utilisation de l’IA, à quel service, pourquoi, comment et comment y aller collectivement, en gardant l’humain au centre ?
On y a perçu des exemples en agriculture, dans le domaine de la santé, le juridique, la comptabilité, etc… De quoi s’inspirer entre secteurs d’activité.
Première action de plusieurs événements sur le sujet, cette conférence a traité de manière transparente et réaliste le sujet. Les suivantes vous promettent : des cas concrets d’utilisation et des entreprises qui utilisent déjà l’IA dans leurs produits et services, en faveur de l’agriculture ; le 15 mai à Bretenière, et un atelier pratique, le 3 juin, pour apprendre à bien utiliser l’IA.
Une conférence concrète et inspirante
La data, 1ère brique d’une démarche IA
Martin LECHENET, responsable data à l’Alliance BFC depuis le lancement de cette activité à part entière à la coopérative en 2020, a débuté son témoignage en insistant sur l’importance de la collecte et de la valorisation des données pour nourrir les modèles et sans laquelle l’IA n’existe pas. Il y a un enjeu de massification qui permet ensuite de dé-siloter la façon de fonctionner.
Une des clés importantes pour réussir à collecter les données, c’est d’apporter de la valeur à ceux qui les renseignent. C’est exactement ce qu’a fait LinkedIn : pour pouvoir se positionner dans la valeur médiane de salaire par rapport à son poste… il faut renseigner son propre salaire !
C’est le même schéma qui a été mis en place pour les agriculteurs : pour qu’ils remplissent les opérations, leurs données, la coopérative leur donne ensuite accès à un comparatif de leurs voisins sur certains indicateurs, ce qui leur permet de comprendre le résultat et d’agir sur leur performance. Mais cela permet aussi à la coopérative de mettre en place des actions collectives pour accompagner les agriculteurs, notamment des groupes de travail performance.
Quel coût de la collecte de data ? Finalement, ce n’est pas ce qui compte, car on écrase le coût de collecte de cette donnée par la multiplicité des usages. Le potentiel de développement est infini et donc valorisation très puissante si on sait ce qu’on veut en faire. En agriculture par exemple, Martin cite les exemples suivants :
- GES ; crédit carbone.
- Cahier des charges des acheteurs (et donc primes associées).
- Analyses des performances technico économiques.
- Appui réglementaire, etc.
En revanche, ce sont bien les experts et les utilisateurs clés (key users) qui sont capables de valoriser les donner et de définir les règles et le mécanisme décisionnel mis en place par l’IA. Cela responsabilise aussi la personne investie. Pour Martin, « le bon modèle de demain, c’est un modèle qui combine la force de l’IA et la vérification expert, avec un schéma mécaniste ».
Focus sur l’IA éthique
Robert GUYON, expert juridique à la CCI BFC, a abordé les enjeux réglementaires et éthiques.
Le fait de réglementer oblige à apporter une définition, une définition de l’IA, de l’IA éthique, etc. L’objectif d’une IA éthique est de protéger contre atteinte vie privée, atteinte à la dignité humaine, imposer transparence et explicabilité. En résumé, on ne peut utiliser l’IA pour des buts contraires à l’intérêt des citoyens. Il est important aussi d’avoir un cadre législatif stable pour favoriser l’innovation dans les entreprises numériques, et unifier le droit en UE.
Le contenu de la loi se base sur une approche fondée sur la notion de risques, et sur quatre niveaux en pyramides. Dans l’immense majorité des cas, on est dans des IA aux risques absents ou limités.
Son message : si pas d’intention de tromper, on peut développer des systèmes d’IA pour lequel le cadre réglementaire sera extrêmement limité.
Les intervenants rebondissent en précisant que le problème ce n’est pas l’IA en elle-même, c’est l’usage que l’on en fait, et l’IA ACT n’aborde pas les usages.
Les questions se posent aussi sur la protection des données…
Les conclusions et conseils des intervenants
L’IA dans une démarche stratégique d’entreprise
Il a été dit qu’il était primordial d’intégrer l’IA dans une démarche stratégique. C’est un élément différenciant, risque pour les entreprises d’être en difficulté si on n’y pas va. Néanmoins, il faut être capable dedémarrer petit, et lui demander en quoi il peut nous être utile, et c’est intéressant de commencer par enlever les irritants, d’envisager l’IA pour des quick wins avant de se lancer dans une démarche IA globale.
Les hommes et les femmes au cœur de cette démarche
Les intervenants ont insisté sur la capacité des entreprises à mettre en place une matrice de règles et d’utiliser l’intelligence collective des experts ; sans quoi les données sont collectées inutilement et non valorisées ensuite.
L’IA fait évoluer l’offre des entreprises, et la valeur du travail. Elle permet de se recentrer sur les cœurs de métier. Il faut l’utiliser dans les tâches où, à notre poste, nous n’avons pas de valeur. « C’est parfois le plus difficile… de savoir et se requestionner sur où est sa valeur ajoutée ». L’exemple du secteur de la santé montre aussi à quel point l’IA peut accélérer la recherche, et répondre aux attentes des patients.
Accompagner les équipes
Fait important : vos équipes utilisent l’IA, sans que vous en ayez connaissance ! Le témoignage de la CAPEC en est la preuve, après avoir réalisé une enquête auprès de leurs collaborateurs ils ont été forts surpris des résultats : seuls 25% de ses équipes ne l’utilisent pas. Il faut alors savoir accompagner les équipes : bonnes pratiques, sensibilisation, formation ; avant de perdre le contrôle. Mettre en place une charte d’utilisation est une autre possibilité.
L’intégration de l’IA doit être réfléchie et progressive. Les intervenants ont insisté sur l’importance d’adopter une démarche stratégique. Commencer par des quick wins permet d’identifier des usages concrets avant de se lancer dans une approche plus globale. Et surtout, l’humain reste au cœur de cette transformation numérique : sans une implication active des équipes, l’IA risque de perdre de sa valeur.
Quelques bons réflexes d’utilisation pour « garder son cerveau »
- S’amuser avec plusieurs IA pour avoir plusieurs réponses.
- Demander trois réponses à la même IA.
- Test & learn : on essaie et on arrête d’avoir peur.
- Toujours garder l’ESPRIT CRITIQUE.
- Voir l’IA comme un assistant.
Les conseils des intervenants pour mettre en place une démarche IA
- Avoir une veille sur l’IA car elle va très vite.
- Il faut un budget temps, et avoir la bonne IA au bon endroit avec les cas d’usage
- Exemple : Copilot de Microsoft pour les cadres, mais pas forcément adaptée pour les développeurs.
- Avoir un expert dans l’entreprise qui peut aider, accompagner les salariés, et emporter les gens.
- Cadrer en entreprise, car elle est utilisée.
- Former sur l’art de prompter.
- IA est une AMO, à tous niveaux : de la stratégie à la réalisation de tâche.
- Une technologie mise sur un système défaillant ne fait qu’accentuer les défaillances, donc il faut se baser sur l’humain au départ et définir le système.
Merci aux intervenants !
Martin LECHENET, responsable Data chez Dijon Céréales
Robert GUYON, expert juridique à la CCI BFC
Pierre CONORT, directeur des relations publiques chez CPage
Benoit PARIS, Expert-comptable associé / Co-dirigeant à la CAPEC
Raphaelle Coquibus, consultante RH
Les prochains rendez-vous autour de l’IA
💡 Temps fort #2 – La Croisée des Champs : à la découverte des innovations !
Jeudi 15 mai 2025 à Bretenière ➡️ https://lnkd.in/dn-DD8wx
⚙️ Temps fort #3 – Atelier de mise en pratique sur l’intelligence artificielle pour vous et vos équipes : testez les outils
et retenez les impératifs pour utiliser l’IA correctement !
Mardi 3 juin 2025 de 8h à 11h30 ➡️ https://lnkd.in/dw7YfrvZ